Lundi 11 septembre. La France s’apprête à vivre une semaine de canicule à plus de 30° en septembre. Du jamais vu parait-il…. A Sancerre, les pinots noirs commencent à lâcher et certains domaines se hâtent de les rentrer avant que le flétrissement des baies ne soit trop important.
Au domaine Lucien Crochet, l’une des références du village (attention, la moitié des producteurs de Bué se nomment Crochet …) c’est l’effervescence. Lucien veille sur le domaine repris par sa belle-fille depuis le décès de son mari survenu brusquement en juin dernier. En toute hâte, un jeune régisseur, Gautier Burat est nommé pour ses premières vendanges. Originaire de bourgogne, il est familier du Pinot Noir. Ayant navigué en Australie et aux USA il a une première expérience mais 2023 sera son premier millésime aux commandes. Le vin est en cours de conversion en bio. Si les vins se goûtent bien (Chênes marchand 2019), la situation du domaine nécessite d’attendre un peu …
Chez Fouassier, l’un des plus gros domaine de l’appellation avec 60 Ha, on travaille en biodynamie depuis quelques années. Domaine familial, les 2 cousins travaillent ensemble des cuvées parcellaires pour les blancs (trop peu de volume pour le faire avec les rouges) avec principalement des élevages en cuve sauf pour Mélodie. Les 3 types de terroirs sont représentés. Dans la dégustation, sont sortis du lot : “Sur le Fort 2021, “Clos Paradis 2021” et “Les Romains 2020” et “X” en rouge un Pinot Noir musclé.
Belle dégustation au domaine de Julien Thomas à Verdigny. Travaillant également des cuvées par type de terroir, Julien travaille depuis 2015 en levures indigènes et a entamé une certif. Demeter qui aboutira cette année. Un domaine perfectionniste à suivre donc.
A Tracy sur Loire, le domaine Cailbourdin est situé au bord de l’ancienne route nationale. C’est peu dire que la construction de l’autoroute A77 leur a facilité le travail au moment des vendanges. Ici, à la tête de ce domaine de 20 Ha et 35 parcelles de terroirs de sable, de marnes de silex ou de calcaires, le fils d’Alain, Loïc me fait déguster la gamme avec les cuvées “Racines”, “Cris”, “Nanogyra” (les petits gastéropodes) et “Triptyque”, des vieilles vignes élevées en fût de 600 litres. De grands blancs de garde pour ce domaine finalement plus connu à l’export que sur son marché domestique.
Dernier domaine sur la liste, le domaine Claude Michot. De l’autre côté de l’autoroute, à Saint-Andelain, Marielle nous fait visiter les installations dans leur jus. Un grand projet de cuverie est prévu pour 2024 afin de travailler dans plus de confort et de sérénité. Ici aussi on est dans les startings blocks. Les vendanges devraient commencer la semaine prochaine. Elles sont mécanisées et souvent effectuées de nuit pour préserver la fraîcheur.
Marielle s’est lancée en propre tout de suite en bio. Ensuite elle a repris le domaine familial et ses 10 Ha. En attendant d’être refondues, 2 gammes cohabitent, les cuvées bio et celles traditionnelles sous le nom de Claude Michot. J’ai beaucoup apprécié la cuvée “Minuscule” 2022, un Pouilly Sur Loire à base de Chasselas sur sols de silex avec ses fruits secs et sa finale sur les coquilles d’huîtres mais aussi la cuvée “M” 2022 , un Pouilly Fumé sur marnes kimmeridgiennes plein avec un superbe équilibre. A noter que 2022 signe le retour du Pouilly Sur Loire au domaine. Il semble que d’ailleurs que le Chasselas fasse un retour remarqué dans la région par sa capacité à résister à de plus fortes températures que le sauvignon …